Projet : « Le Havre-Détroit, villes parallèles », se confronter à de nouveaux paysages, interroger le rapport entre ces deux villes (histoire, architecture, musique).
Les grands dessins au stylo bille noir de François Trocquet montrent des paysages déserts où se dressent, dans des ciels vides, des arbres, des maisons en bois, des immeubles en béton, des caravanes. Les lieux semblent abandonnés, à la limite de la ruine, tels des décors d’un film depuis longtemps terminé. Dans l’ensemble de ces dessins il y a une forme qui s’insinue, fidèle, obsédante, un cercle blanc, parfois muni d’une pupille : un œil qui observe l’espace et qui nous observe...
La technique des hachures au stylo bille noir permet à l’artiste une infinité de nuances de gris jusqu’au noir le plus doux, qui n’est pas sans rappeler la gravure. Précis et descriptif comme une image documentaire, le dessin travaille aussi bien sur la lumière que sur le vide du papier. L’artiste, dont l’unique nécessité est de dessiner quotidiennement, s’attache à la présentation de ses dessins en ensembles modulables – en bandeaux ou en panneaux - qui contribuent à renforcer l’aspect cinématographique des séries.
Il a dit : « Détroit, ville en ruines, brisée par la crise économique, trouve un écho tout particulier avec ma ville de départ, Le Havre, qui fut détruite et rasée par la guerre. Comment les habitants ont su faire face à l’adversité et réparer leurs villes de ces traumatismes ? Partir à Détroit, grâce à la résidence Le Havre 2017, sera pour moi une opportunité de me confronter à de nouveaux paysages, afin de prolonger mon travail avec la production de nouveaux dessins. »